Déterminants sociaux et solitude au travail : impacts sur la santé et le bien-être dans les petits commerces bruxellois - 09/04/16
Résumé |
Introduction |
Les conditions de travail dans les micro et petites entreprises (moins de 50 personnes) et leur impact sur la santé et le bien-être des travailleurs sont peu étudiées, même si la littérature met en évidence certaines caractéristiques pouvant influencer des problématiques de santé au travail (déficience des ressources managériales liées à la santé, insécurité d’emploi, représentation disproportionnée des groupes socialement désavantagés, etc.). Nous avons choisi d’analyser l’impact des conditions de travail sur la santé de travailleurs et de dirigeants dans les petits commerces à Bruxelles.
Méthodologie |
Une méthode mixte (39 entretiens semi-directifs, observation in vivo de six quartiers et 104 questionnaires, dont 47 dirigeants d’entreprise) et un recrutement territorial par quartier de l’échantillon ont été privilégiés.
Résultats |
La qualité du travail est significativement plus faible pour les travailleurs âgés de plus de 55ans (p<0,05), ceux dont le niveau d’instruction est faible (p<0,01), et ceux qui travaillent dans des quartiers jugés peu attractifs et qui évoluent de ce fait dans un milieu de vie dégradé (p<0,05). Les indicateurs de santé et de bien-être font également apparaître des différences significatives entre les travailleurs (employés et dirigeants) travaillant en équipe et les dirigeants travaillant seuls. La solitude de ces petits patrons pèse notamment sur l’estimation de leur bien-être (OR : 4,09 [1,15 %–14,60 % C.I.] ; p=0,03), sur l’estimation subjective de leur état de santé (OR : 11,70 [2,75 %–49,70 % C.I.] ; p=0,001) et sur leur consommation de calmants/antidépresseurs (OR : 10,484 [1,64 %–67,11 % C.I.] ; p=0,013). L’enquête qualitative confirme ces résultats qui viennent battre en brèche une vision du dirigeant d’entreprise maître de ses conditions de travail et d’emploi.
Discussion |
Les petites entreprises jouent un rôle de marché de transition pour des groupes socialement désavantagés sur le marché du travail classique et le collectif de travail y est souvent absent. L’impact de ces deux particularités sur la qualité du travail et sur le bien-être et la santé des travailleurs rencontre des enjeux sociaux importants et offre des pistes de recherche pour d’autres secteurs où ces petites structures sont largement représentées.
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Vol 64 - N° S2
P. S106 - avril 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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